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Francesco Beretta

Francesco Beretta discute en historien les relations entre foi et raison et plus précisément entre institutions religieuses et institutions scientifiques. Refusant une approche qui ne tiendrait compte que du point de vue des acteurs, il nous a présenté, selon une méthode inspirée des travaux de Bourdieu, les conflits entre divers individus et instances au sein du catholicisme, à propos de la réception des travaux sur l’homme préhistorique et sur l’évolution des espèces. Plus précisément encore, ce sont les travaux des congrès des scientifiques catholiques de la fin du XIX°S et les conflits périphériques qui ont formé le cœur de son propos.

L’apparition d’un nouveau paradigme scientifique, l’évolutionnisme, provoque un conflit avec la lecture littérale de la Genèse qui, outre des thèses cosmologiques et fixistes, contient le mythe d’Adam et Ève support de la doctrine du péché originel. Les scientifiques catholiques et les instances catholiques se sont emparés du problème et, depuis 1998, les historiens peuvent accéder aux archives du Saint Siège afin de mieux comprendre cette période. F.B. conteste alors les résultats de Negotiating Darwin : The Vatican Confronts Evolution, 1877-1902 (Medicine, Science, and Religion in Historical Context) (éds. Mariano Artigas, Thomas F. Glick, Rafael A. Martínez, The Johns Hopkins University Press, 2006. Les auteurs défendent la thèse d’une position modérée de l’Eglise Catholique quant la réception de l’évolution car ils ne tiennent compte que des publications officielles et négligent trop les différentes luttes d’influence qui entourent ces travaux, ce que F. B. s’est proposé de faire.

Lors du concile 1893, deux positions se sont affrontées. 1)La position intransigeante : tout ce qui est contraire à la foi et contraire à la doctrine catholique est faux, la doctrine dit qu’il n’y a pas d’évolution, donc les théories de l’évolution sont fausses. Ces dernières sont refusées comme défaillantes scientifiquement. Par contre il y a des vérités scientifiques qui sont des vérités de foi. 2)La position progressiste : il faut reconnaître la liberté de recherche des scientifiques et il n’y aura pas non plus de contradiction, de double vérité. Au final, conciliation : les scientifiques peuvent utiliser leur méthode et l’Eglise reconnaît cette liberté légitime tout en s’autorisant à des vérifications de la compatibilité des résultats scientifiques par rapport à la doctrine divine.

Ensuite, la question est la mise en œuvre des résultats du Concile. Les deux partis vont continuer leur lutte d’influence. Certains savants et théologiens catholiques vont proposer des conciliations de l’évolutionnisme et de la Bible, notamment grâce à la théorie de l’évolution restreinte : le corps est issu de l’évolution comprise comme un mécanisme régissant les causes secondes tandis que l’âme, forme substantielle du corps en bonne doctrine thomiste, est directement infusée par Dieu. Les intransigeants useront de toutes leurs forces pour faire condamner ces positions qui sont vite devenus populaires.

G. Waterlot a préciser le propos de F.B en soulignant que le vrai problème est que l’institution catholique ne peut pas évoluer sans remettre en cause son esprit. La tradition est comprise comme une accumulation. Le problème est l’innovation intellectuelle en général et pas seulement le conflit entre sciences et religions.

F.B. a alors exposé une hypothèse sur l’origine de ce continuisme forcené qui prendrait sa source dans l’invention du Saint Office (XVI°S) avec lequel apparaît l’expertise en matière de doctrine. Cette prise du pouvoir à Rome s’accompagne d’une difficulté à modifier ce qui a été affirmé à un moment de l’histoire.


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Anthony Feneuil

Anthony Feneuil a choisi d’étudier Péguy et Bergson deux figures associées au catholicisme mais plus ou moins en marge du catholicisme officiel. L’axe directeur fut l’étude de leurs prises de position sur l’apport des sciences historiques à propos de la divinité du Christ. La question est comment l’acceptation ou non de la foi dans la réflexion sur l’histoire change l’appréhension des résultats de cette science ?

I.Bergson

La foi catholique concerne principalement l’incarnation. B. refuse de donner son assentiment de philosophe à cette croyance car cela relève de la seule foi. Mais le problème de la réalité du Christ ne relève pas de la foi, une prise en compte des sciences historiques semble donc possible. B. opère alors une dissociation du Christ historique et de la figure spirituelle du Christ qui est efficace pour les mystiques. Ceci se justifie par le contexte historique du début du XX°S, on ne sait pas à quoi ressemble le Christ historique, ni s’il a existé, alors autant abandonner le problème historique puisque peu probable qu’il ait existé un tel homme. Le Christ devient une figure idéale modèle pour les mystiques. On se rapproche alors de la doctrine docétiste. B. semble alors poser une alternative entre un christianisme désincarné et un conflit sciences historiques-foi.

II.Peguy

P. peut-il accepter cette alternative ? Il faut noter qu’il n’a pas beaucoup d’estime pour les historiens de son temps. L’incarnation pourrait donc un fait que l’on peut croire mais que l’histoire ne peut pas appréhender ? Mais précisément, celui qui croit à l’incarnation croit que le Christ est entré dans l’histoire humaine et donc cela devrait pouvoir être étudié par les sciences historiques.

La véritable science historique doit-elle être faite du point de vue de la Révélation capable de reconnaître l’Incarnation ? Ce n’est pas possible pour un historien, cela l’expulserait de sa comunauté et voudrait dire que l’histoire de l’Incarnation n’est pas l’histoire de tous. Mais qu’est-ce qu’une incarnation sans appartenance à l’expérience commune ? Il est de la nature de l’Incarnation de pouvoir être prise en compte par la science historique, selon P. : « Il (JC) a voulu donner matière à l’exégète, à l’historien, au critique. Il s’est livré à l’exégète, à l’historien, au critique comme il s’est livré aux soldats, aux autres juges, aux autres tourbes. » (Textes posthumes, juillet 1914, p.1400). L’historien doit donc dire la vie d’un saint homme puisque Dieu s’est incarné sans réserve en Jésus qui est le premier des saints.

La condition temporelle empêche cependant l’historien d’être présent au passé. Cette impuissance à rejoindre le passé jette un certain discrédit sur l’histoire au profit d’une mémoire de la foi. Croire c’est alors faire mémoire mais est-ce une connaissance du passé ? Elle n’établit pas un fait mais la foi commémore l’absence. Il n’y a donc pas de conflit avec l’expérience commune ou avec l’historien qui en reste à des positivités. La foi n’ajoute pas une donnée supplémentaire, en ce sens elle invite à penser une négativité de l’expérience.

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  • Science et religion : terrain de conflits ?

    21 août 2011

    Merci pour l’explication, je suis contente d’avoir trouver votre blog.
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  • faits et interprétations

    23 décembre 2008, par Yann Schmitt

    S’il existe un fait qui rend vrai certaines propositions ou certains contenus propositionnels de croyances, ce fait ne peut être déformé mais seulement mal décrit. Par exemple, il serait mal rattaché à d’autres faits ou bien la description de ce fait ne serait pas fine, pas exacte. Ainsi je peux dire que la porte s’est ouverte sans comprendre qui l’a ouverte ou ce que cela a eu pour conséquences. Je peux aussi dire que la porte fut ouverte sans dire combien de temps, si on l’a refermée aussitôt etc. Pour la résurrection affirmée par le chrétien, il dit peut-être que c’est un fait que le tombeau était vide, que c’est un fait qu’il n’y a pas eu complot pour dissimuler le corps et que c’est un fait que Jésus n’est pas mort mais vivant. Il peut même dire que son affirmation du fait qu’il n’y a pas eu complot est loin d’être certaine, qu’elle est probable. évidemment, cela ne dit rien sur l’état du Christ ou du procédé de la résurrection. Affirmer le fait ne signifie donc pas du tout une possibilité de concevoir complètement tout ce qui est lié au fait et peut donner sens au fait.
    Pour l’Incarnation, le fait serait que Dieu s’est fait homme. Là encore une description plus fine parait bien complexe.
    S’il y a indétermination dans la foi, il me semble qu’il faut la localiser dans l’interprétation des causes, conséquences, modalités, significations historiques du fait qui, lui, est bien posé et affirmé. Deux écueils donc : 1) transférer la positivité de ce qui est positivement affirmé (credo...) dans l’interprétation théologique ou philosophique qui ne peut se prévaloir de la même positivité et 2) transférer l’incertitude, ou mieux la pluralité des interprétations, que l’on trouve dans l’interprétation du fait, dans l’affirmation du fait ou des faits centraux dans la foi. Qu’il y ait interprétations du sens de la résurrection et pluralisme ne change pas l’affirmation par le croyant du fait de la résurrection. (Pour l’historien, il n’en va pas de même bien sûr, et un philosophe peut contester qu’il y ait un quelconque fait, l’affirmation du fait par le croyant serait illusoire.)


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    • faits et interprétations

      5 janvier 2009, par Anthony Feneuil

      Ok pour faire la distinction entre fait et interprétation. Si je comprends bien, le fait est ce qui est positivement affirmé, l’interprétation la zone d’indétermination qui va avec. Il me semble qu’il est assez facile de montrer que l’interprétation va très loin, autrement dit qu’au final l’affirmation positive se réduit comme peau de chagrin, pour n’être plus qu’affirmation d’un réseau d’interprétations cad d’indéterminations. Quand on pose un fait (Jésus a ressuscité),on affirme bien quelque chose (comme je l’expliquais dans un précédent post je n’ai jamais voulu faire nier cela à Péguy), mais cette affirmation est immédiatement position d’une somme d’indéterminations qui la réduisent (l’affirmation) finalement à presque rien, ou à une affirmation toute pure. Qu’est-ce que la résurrection de Jésus hors de toute interprétation ? Bref, il me semble que la distinction, en voulant sauver la positivité du fait et le séparant radicalement du négatif de l’interprétation, conduit plutôt à éviter la vraie question de l’articulation du positif et du négatif dans tout ce que l’on appelle un fait. Cette question, c’est peut-être celle que Péguy invite à poser, à savoir : comment penser une expérience du négatif (ce qu’est proprement le fait établi pour Péguy).
      Je propose de ne pas ouvrir le débat sur la question de savoir si un fait peut ou non être déformé ou seulement mal décrit, mais je précise que si j’ai bien compris Péguy, lui utilise le mot "fait" pour désigner quelque chose qui peut être non seulement mal décrit mais aussi déformé.


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  • Les faits sont têtus.

    19 décembre 2008, par yann schmitt

    Pourquoi il faut bien reconnaître l’affirmation de faits quand on étudie les croyances et les pratiques et pourquoi il faut donc bien les postuler dans l’ontologie des croyants.
    1)Un fait est ce qui est le cas. D’après le croyant, c’est un fait que le Christ est ressuscité, c’est un fait que l’esprit de la forêt est en colère etc. Il y a des affirmations factuelles dans les discours religieux et il y a aussi des propositions factuelles implicites dans les croyances religieuses.
    Ainsi dans le cas du tombeau vide, il y a bien une présentation d’un fait dans Jn 20, 6-8 [Traduction Louis Segond] . « Simon Pierre, qui le suivait , arriva et entra dans le sépulcre ; il vit les bandes qui étaient à terre, et le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part. Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit , et il crut. »
    Évidemment cela ne prouve pas que le fait a bien eu lieu mais le croyant croit que le fait a bien eu lieu, que le fait rend vrai certaines propositions, jugements et croyances (c’est un truthmaker).
    .
    2)Défendre l’existence de faits repose sur toute une série de considérations sémantiques et ontologiques que je ne vais pas développer, voir l’article de Mulligan/Correia sur la SEP http://plato.stanford.edu/entries/facts/ .
    La réticence aux faits vient à mon sens de divers malentendus.
    Ce n’est pas être dogmatique que de croire qu’il y a des faits car reconnaître l’existence de faits ou reconnaître que l’ontologie a besoin de faits n’équivaut pas à dire que l’on est capable de connaître ces faits ou de les connaître avec certitude. Il me semble qu’il y a une erreur typiquement kantienne qui consiste à confondre le fait avec l’accès au fait. Le fait n’est pas l’objet d’une construction ni relatif à une méthode, c’est l’accès au fait qui est construit et dépend d’une méthode. Mais que je doive construire un bateau pour aller à New York ne fait pas de New York une construction subjective.
    Il n’y a pas non plus de traditionalisme dans cette affirmation car le traditionaliste est plutôt celui qui est intraitable sur une quantité de faits dont d’autres contestent les raisons de croire en leur réalité.
    .
    3) La foi pose des faits que l’historien ne peut pas poser non par un parallélisme comme le proposerait Anthony à la fin de sa communication (si j’ai bien compris), mais parce qu’il s’agit d’un mode de pensée, peut-être de connaissance qui ne relève pas de la démarche historienne (je ne dis pas que la foi se réduit à une connaissance). Il n’empêche que la croyance qu’il y a eu un fait du tombeau vide peut se justifier selon des critères de rationalité indépendants des questions religieuses (Voir le M2 de Mathieu). Que l’historien ne puisse pas dire grand chose directement des faits qui concerne le Christ est entendu. Qu’il puisse essayer de développer une compréhension du contexte qui indirectement éclaire ces quelques faits est entendu. Mais que le croyant par sa foi pose certains faits et que cette croyance puisse être justifiée, sur des bases globalement empiriques, voilà ce qu’il faut ajouter à mon sens.


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    • Les faits sont têtus.

      21 décembre 2008, par Anthony Feneuil

      Je précise que Péguy ne se situe à mon avis ni dans la catégorie des méfiants, ni dans celle des défiants et qu’il récuse toute interprétation métaphoristes. Autrement dit, je le répète, l’Incarnation est bien pour lui un fait. C’est ce que pose la foi. Mais conséquente avec elle-même, elle le pose comme fait, et donc comme quelque chose qui n’est pas objet d’une intuition magique mais ne peut jamais être conçu que de manière défectueuse. Pas de défiance, donc, ni de tentation métaphorique, mais pas question non plus d’affirmer que l’on connaît positivement ce que fut l’Incarnation et la résurrection qui la suit.


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    • Les faits sont têtus.

      19 décembre 2008, par Mathieu Chauffray

      Le problème de départ est, à mon sens, celui de la manière dont on considère, a priori, la nature d’un fait relaté dans un contexte religieux. D’emblée, on est confronté à différents types d’attitudes : confiance ou méfiance (voire défiance) ou tentation métaphoriste. Un fait religieux doit-il être pris comme vrai a priori ou bien doit-on en douter ? Doit-on penser que tout fait relaté dans un discours religieux est symbolique ?
      J’abonde dans le sens de Yann : les croyances religieuses (à l’instar des autres croyances d’ailleurs) s’appuient souvent sur des faits et il me semble assez étrange, pour faire court, de vouloir aller contre cette idée. Ne serait-ce pas « vider la croyance de son contenu » que de penser l’inverse ? Croire en la résurrection sans croire que la résurrection a eu lieu, par exemple, ne serait-ce pas croire qu’il pleut sans croire en la pluie, ou plus précisément, sans croire en la vérité de la proposition « il pleut » ?
      Il y a, cachée derrière cela à mon avis, l’idée que certaines croyances religieuses sont à prendre au sens métaphorique. Je crois en la résurrection du Christ, mais ce, de manière allégorique : ce n’est pas Lui qui est ressuscité, mais ce sont ses enseignements, ses idées ou son influence qui ont subsisté. Je ne conteste pas que certaines personnes croient en cela : pour autant, elles ne croient pas du coup à ce qu’on nomme « résurrection ». C’est une chose toute simple à considérer que la résurrection du Christ : un homme du nom de Jésus de Nazareth est mort et s’est relevé de son tombeau trois jours plus tard. C’est cela, la résurrection. Un fait qui possède suffisamment d’étrangeté pour susciter le débat et la controverse, certes, mais un fait tout de même –au moins pour les croyants en la résurrection. C’est-à-dire que c’est sur ce fait que repose non seulement la croyance, mais aussi sa garantie –ce qui est assez capital en l’occurrence.
      Défendre cette idée, ce n’est pas forcément aller dans le sens d’un contra factum non valet argumentum de teneur traditionnaliste ou dogmatique : les faits religieux, tels que celui de la résurrection, nécessitent de toutes façons des types d’arguments divers (en faveur de la fiabilité du témoignage et de l’existence de chaînes de témoins à partir des Evangélistes par exemple) qui puissent en garantir la vérité. Mais le point de départ, c’est bel et bien la manière dont on considère le fait : est-il avéré a priori, fiable, ou doit-on faire preuve d’un scepticisme à son égard avant même de l’étudier, ou encore, doit-on penser que tout fait relaté dans un contexte religieux est avant tout fictif ? C’est bien du point de départ de la recherche dont il est question et non pas de son issue qui, comme le dit Yann, ce n’est pas parce qu’on pose un certain comportement vis-à-vis de la notion de fait, qu’on considère qu’on sera certain à 100% de sa vérité à tous les coups. Enfin, l’idée principale est que lorsque je crois que p, j’ai bien derrière la tête l’idée que p est vrai.


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    • Les faits sont têtus.

      19 décembre 2008, par Anthony Feneuil

      En ce qui concerne la thèse de Péguy que j’ai essayé d’exposer, il ne s’agit absolument pas d’établir un parallélisme, au contraire. La thèse vise à éviter tout parallélisme (qui conduirait à situer l’objet de la foi sur un autre plan que celui des faits historiques).
      La question est de savoir ce qu’il faut entendre par "fait". Il n’est pas question, pour Péguy, de dire que la foi ne pose pas de fait. Au contraire, la foi est bien foi en certains faits, et même elle est foi en ce que Dieu est devenu un fait (Incarnation).
      Ce qu’ajoute Péguy, c’est qu’un fait, comme tel, ne peut pas être saisi de manière 1. certaine et 2. entière. Tout fait est exposé à être déformé par ceux qui cherchent à le connaître.
      Ce qui fait dire que la foi en l’incarnation est la conscience de ce que l’incarnation est inaccessible. Et qu’en ce sens elle est négative.
      Je reprends le mouvement : 1. la foi affirme bien un fait, le fait que Dieu est devenu homme. 2 Si elle est conséquente, elle doit admettre que ce fait est, comme tous les autres faits, susceptible de mésinterprétations, d’oubli etc. 3. Donc la foi en l’Incarnation est la conscience de l’indétermination essentielle de cette incarnation.
      Ensuite, il y a une autre question, celle de la différence entre les Evangélistes et les historiens. Elle tient à ce que les Evangiles (comme Joinvlle ou Michelet) n’ont pas l’ambition de faire connaître le tout d’un fait et ce ci avec les preuves qui l’accompagneraient. C’est pourquoi ils font acte de mémoire. Ils laissent la place à la conscience d’un manque irréductible qu’est proprement la foi en l’incarnation (cad je le répète en un fait cad quelque chose qui est toujours douteux).


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